• J'irai courir vers ma liberté

    [Photo : Cell by Isidasontz]

     

    Je ne sais plus ce qui me retient à toi si ce n'est le poids des années et les chaînes qui se sont installées. Ou encore, si ce sont les barreaux de ma cage qui stoppent mon élan. Toute rouillée qu'elle est cette cage, je m'y suis laissée enfermée, j'sais plus trop comment ni plus trop quand, encore moins pourquoi. Par contre, j'sais que j'ai commencé à m'y perdre malgré ses dimensions étroites.

     

    J'y étouffe, j'y crève, j'éparpille ce qu'il reste de moi et j'me gerbe par litre. C'est presque à me demander si je ne suis pas restée bloquée sur un bad trip d'il y a quelques années. À te regarder nous détruire. À ne plus entendre ni cri, ni soupir, ni agonie. De promesses vaines en promesses non tenues. Et moi, qui suis là, éreintée d'expliquer. J'sais pas bien causer et ça m'épuise tout ça, dire, redire, te maudire.

     

    Mais tu sais, dans ma tête, j'suis déjà très loin de toi, de ce qu'on a été, de ce que nous aurions pu être si j'avais compté autant que ton nombril. Dans mon coeur, bah, tu sais bien que celui-là, il ne laisse plus personne entrer de près. Loin, loin, c'est bien ! Il n'y a que mon fils qui a su fracturer la porte. Dans mon corps par contre, tout te hurle qu'on ne te supporte plus. Ne me touche pas ! Ne me regarde pas ! Ah il respire le scélérat ! Est-ce que tu te rends comptes que je t'ai tant pardonné, moi, qui ne pardonne que vaguement, entre la mémoire et le souvenir. Tellement, tellement pardonnée...

     

    Et TOI tu rajoutes, couteau sur couteau entre mes omoplates. Entre deux, tu fourres de la patafix dans les plaies à coup de "Je suis désolé". Sauf que, je ne pardonne plus. J'accumule tout en attendant de trouver les clés de ma cage, ou à défaut de trouver la sortie secrète. J'attends ce jour, où, valises à mes pieds, je te dirai que je m'en vais, que j'arrête de m'épuiser à sauver un nous quand ton toi à décider de vivre sans mon moi. Et je sais déjà ce que tu diras, ce que tu dis toujours, entre deux larmes de crocodiles. Sauf que je n'y croirais plus et courrais vers ma liberté. Tu me l'as que trop longtemps volée.

     

    Malia Rigazzo / Texte protégé - Tous droits réservés.

     

    J'irai courir vers ma liberté


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  • Eh dis !

    [Photo : Steffy Argelich by Josh Olins]

     

    Des fois, je me demande...

     

    Et tu feras quoi le jour où je partirais vraiment, lassée, blasée, la haine au fond des yeux ?

    Où j'arrêterais d'attendre que tu mûrisses un peu ?

    Où je cesserais de former un nous à moi toute seule ?

    Où j'arrêterais de donner une chance à tes promesses veules ?

     

    Eh toi, dis, tu feras quoi ?

     

    Je me vois déjà avec mes valises, remplies d'illusions et de déceptions.

    Pleines de combats vains que j'ai mené.

    De ces mots qui n'ont plus de sens puisque trop utilisés.

    Je suis toute proche de l'aliénation. 

     

    Eh toi, dis, tu t'en fous ?

     

    Tu ne réponds jamais 

    Et moi, je ne suis plus à quelle marée me jeter

    Je ne trouve plus d'espoir auquel me vouer 

    Et putain, tes erreurs, j'en ai soupé de les célébrer ! 

     

    Malia Rigazzo / Texte protégé - Tous droits réservés.

     

    Eh dis !


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  • Qu'est-ce que tu connais toi ?

    [Photo : Eulalie Varenne]

     

    Je n'aime pas les gens qui pensent tout savoir, notamment lorsqu'il est question d'une personne. De moi, là. J'ai une sainte horreur de ces trois mots "Je te connais", tu connais quoi à part ce que je veux bien montrer ? Tu connais la face agréable, polie et souriante, rigolote et attachante. Qu'est-ce que tu connais de la fille qui grelotte de froid en plein soleil ? Ce cadavre qui marche sans avoir de destination et pas toujours certain d'en avoir jamais eu une et qui s'en fout... de tout, même de trouver un copeau de vie sur sa route.

     

    Tu ne sais rien de cette fille-là. Tu ne sais pas les nuits et le couteau, au cas où. Tu ne sais pas les abandons, l'attente puis la froide indifférence puisqu'il n'y a que ça pour survivre un peu plus. Tu ne sais rien des deals d'affection, contrat vain et malsain et c'est peut-être un début de réponse à pourquoi je m'attache de loin et suis si aisée à passer à autre chose. Oublier, c'est un peu l'ode de ma vie tu vois. Tu ne connais pas ce coeur si froid, tout le monde en rit, personne n'y croit et moi... et moi, j'ai froid. Tu ne sais pas... tout.

     

    Je ne suis pas à connaître, à savoir, à déterminer, à démystifier, à comprendre. Rien de tout ça. Je suis juste à prendre comme je suis avec les ombres qui m'enveloppent et que je ne quitte plus. Le rire, ah le rire, faire rire... C'est juste une manière de faire croire qu'on est lumineux et heureux. C'est comme une carapace qu'on lustre pour éblouir... si l'autre ne voit pas, il ne sait pas. Tu vois, même ça tu ne connais pas, ma propension à m'égarer. Commencer quelque chose en suivant le plan A et terminer avec le plan Z. Passer du coq à l'âne comme on dit. Alors dis-moi, d'où tu me connais ? Je n'ai pourtant pas l'impression qu'on ait craché à la gueule du lama ensemble. Je te serai gré d'aller te faire foutre.

     

    Malia Rigazzo / Texte protégé - Tous droits réservés.

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