• [Photo : Justine Kauffman] 

    Perdue dans la forêt,
    On aurait une petite cabane.
    Un endroit simple qui respire la paix.
    Libres et vivants devant la nature qui se pavane.
     
    Ce serait une fuite vers soi,
    Se reconnecter aux racines de l'être,
    Et y trouver : Toi. Moi. Et nous. Émois.
    Et un sanctuaire pour renaître.
     
    Il n'y aurait pas de place pour la tragédie,
    Plus rien qui ne blesse l'âme.
    Juste des jours et des nuits qui vibrent d'infini.
    Ivres de vie serait, de notre logis, l'oriflamme.
     
    On se vénérerait
    Comme les dieux que nous ne serions pas.
    Le charnel deviendrait un rite sacré,
    Un mantra susurré, essoufflé, d'une même voix.
     
    On créerait les mots d'incantations magiques,
    Des failles spatio-temporelles où Bonheur serait Roi.
    Et des danses à réinventer le mystique
    Où les étoiles se tutoieraient du bout des doigts.
     
    Il n'y aurait pas de lendemains,
    Juste un présent continu au creux du cœur,
    Juste la poursuite d'un doux chemin
    Dont nous esquisserions la trajectoire, comme des auteurs.
     
    Malia RIgazzo.
    Tous droits réservés.
     


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  • Note avec toi-même

    [Photo : Marta Bevacqua]

     

    Note avec toi-même : Laisse-moi vivre sur ma planète !

    Laisse-moi dans mes délires de meuf pas très nette,

    Avec mes plaies qui font de moi un tableau,

    Une bien mauvaise copie d'un Picasso.

     

    J'suis bien dans ma peau,

    Ce costume de chair trop grand pour mes os,

    Contusionné de plaies invisibles,

    De maux indicibles.

     

    Note avec toi-même : Laisse-moi errer sur Terre !

    Laisse-moi, je ne finirais pas plus bas que taire,

    La nuit, j'en ai des choses à ne pas dire,

    Et plus encore des trucs dégueulasses à écrire.

     

    J'suis bien dans ma tête,

    Ce bocal où mes saints sont sur la sellette,

    Leur robe blanche malsaine respire le vide,

    Seuls mes mots peuvent me labourer le bide.

     

    Note avec toi-même : Laisse-moi chanter ma folie à tue-tête !

    Laisse-moi hurler avec les morts et les bêtes,

    Mon corps est humain mais mon âme est animal,

    S'xcuse si j'ai des réactions primales.

     

    J'suis bien dans ma douce noirceur,

    Mes démons temporisent mes aigres ardeurs,

    La lumière vient des profondeur de l'abîme,

    C'est au fond du gouffre qu'ils me raniment.

     

    Malia Rigazzo.

    Texte protégé - Tous droits réservés.

    Note avec toi-même


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  • Everybody is miserable here

    [Gif : non trouvé]

     

    J'suis la plume disloquée d'une histoire saccagée. L'esprit qui craque et qui se morcelle, parce qu'à lutter sans répit, tout finit par se briser. Et si j'fume, c'est parce qu'il faut que je m'éclate la tête sans faire couler le sang, tu comprends. Chacun ses vices. T'façon, ça ne sert à rien que je noie mes démons parce que j'irais les sauver de toute manière. Par délit de bonne conscience ou de folie exacerbée. Personne ne doit crever avant moi.

    J'écris, finalement, parce que j'ai besoin de me faire mal. Si j'écris sans pisser le sang de tous les côtés, quel intérêt ? Il faut que je me fracture les côtes sur la dureté des mots. Qu'ils me lynchent, me renient et me brûlent que je me liquéfie ! Il faut qu'ils éreintent leurs bouches affamées sur mes courbes osseuses. J'écris pour me crasher, pour me fendre le crâne afin que s'écoulent les abîmes. J'écris pour me tuer. Et j'te jure que ça marche ! À chaque escarmouche, j'ai de moins en moins d'humanité. Tout est devenu si froid autour de moi. En moi. En vous. Aussi.

     

    Mais t'inquiètes. T'inquiètes pas. J'vais pas me foutre en l'air. Je ne me suicide que par écrit, j'te l'ai dit. La rédemption se trouve sur Terre et j'en vomis des litres de vie pour la trouver. Pour comprendre. Putain, comment ça a commencé tout ça ? Faut que je parte, j'suis pas d'ici, tu comprends. Je suis de nulle part, j'appartiens à la basse-fosse, à la sale engeance des monstres de silence. J'suis de ceux qui n'ont plus assez de cœur pour aimer plus que leur douleur.

     

    Je ne suis pas folle, j'suis juste pas d'ici, j'suis pas comme vous, tu comprends. J'suis mon propre poison, mon pire désastre et mes mille et une voix. J'suis un naufrage humain, loin de tout air, à tout taire. Comme d'hab, tu comprends ? Je ne veux plus être hume-haine ni vaine haineuse. Et pourtant... j'suis de celle qui prie pour que la pluie nous immole tous ou pour que la Terre s'ouvre sous nos pas pour nous dévorer. Parce qu'il n'y a rien pour guérir l'inguérissable. Nous sommes le cancer de l'Univers. Il n'y a plus rien à sauver depuis qu'on s'aide à s'enterrer.  

     

    Malia Rigazzo.

    Tous droits réservés.

     

    Everybody is miserable here


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