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[Photo : Federica Erra]
Tracer la route
Écraser le doute
Et prendre l'auto-stoppeur
Qui se nomme Bonheur
Foncer sur l'état de brièveté
Rien à foutre de l'éternité
Mes démons font la guerre
Aux saints qui pourrissent mon air
Traverser le désert.
Ou une route inexplorée.
Semer, en route, mon cœur de pierre.
Trouver le pays des souhaits exaucés.
Prendre le large...
Ou finir barge ?
Des fois, j'sais plus quel est le choix.
Laisser les mots me guider au-delà...
Malia Rigazzo.
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[Photo : Non trouvée]
J'ai arrêté de crier
Ne hurle que ceux qui se sentent menacés
Je suis dans mon coin à laisser glisser les maux
Pendant que se joue la guerre des mots.
À qui le criera le mieux
Le pourra le moins
Il y a d'autres choses dont j'ai besoin
Je leur laisse les guerres de pouilleux
Je ne dis plus rien
À ceux qui veulent pisser plus loin
Ils sont bizarres les terriens
Pour rien, ça fait tout un tintouin
À qui vomira le plus
Mangera le moins
Il y a d'autres choses où faire focus
Aux remarques, mon majeur ci-joint
J'ai été comme eux
J'allais à la fête des neuneus
J'ai même menacée la cité des Dieux
J'ai chassé mon ego, c'est plus mélodieux
À qui oubliera vite
Se tracassera le moins
Il y a d'autres choses plus érudites
Et c'est de ça dont je veux être témoin
Malia Rigazzo.
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[Photo : Reza Masoudi Nejad]
Je suis un petit poisson rouge
J'oublie tout
La vie qui bouge
D'y trouver du goût
Et les gens tout autour
Encore plus l'amour
Que rien ne se passe avec des si
Que je suis un immense cafouillis
Je suis un petit poisson rouge et j'oublie
Que j'sais pas jouer au frizbee
Et qu'hier n'est plus à construire
Que j'ai pas un sou à investir
Et l'espoir qui coule
Quand rien, sur mes joues, ne roulent
Que je ne comprends jamais rien
Que le bonheur n'est pas si aérien
J'oublie tout
Surtout ce qui creuse des trous
Que je suis déjà six pieds sous terre
Et que ma tête est l'allée de mon cimetière
Je suis un petit poisson
Qui tourne en rond
Dans son bocal
Mental,
J'oublie tout,
J'ai pas de garde-fou.
Malia Rigazzo.
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[Photo : Rachel Baran]
Je suis le genre de nana qui fait les choses par passion parce qu'on m'a dit qu'on pouvait en mourir, par bonté d'âme surtout quand elle est gangrenée par la colère. J'expulse ce que je pense, quitte à me tromper, quitte à me faire renier. Les paysages d'encre sont plus parlants lorsqu'on y est seul. Mentalement, je ne suis pas très saine, je navigue entre le pire et le mieux est l'ennemi du bien. La passion insuffle vie à mes maux et même quand c'est laid, je trouve ça beau. Les mots les plus moches contiennent des univers parallèles et s'ils sont laids dans leur forme, putain qu'ils sont beaux dans le fond. On ne peut pas les voir si on croit que l'or est le soleil. Le soleil c'est quand un arc-en-ciel prend vie dans une flaque d'essence et que tu y fous le feu parce que sa beauté te démonise.
Je suis le genre de nana qui ne sait jamais ce qu'il faut faire, j'ai tapissé les murs de mon être d'indécision, c'était même pas fait exprès. J'ai mal lu la notice à ma naissance et voilà... Je prends des décisions dont je ne suis jamais très sûre. Je suis une godasse maladroite qui garde cap même quand le chemin est escarpé alors qu'il faudrait le rebrousser. Je n'ai pas peur des marécages et des sables mouvants, j'en ai des hectares dans la tête. L'on m'a dit que la vie c'était tout droit, pas toujours très droite. Ça tombe bien je suis plus maladroite qu'adroite. Et si j'ai pas le droit, je prends le gauche. Toutes les routes mènent à Rome ou au Rhum, c'est suivant où je veux foutre les pieds et comme je ne sais jamais, je fais escale chez les deux. Quête grandiloquente du Graal sans savoir ce que c'est ni où c'est. Pas à l'ouest déjà, vu que j'y rôde souvent.
Je suis le genre de nana qui parle au silence pour lui demander où se trouve ceux qui écoutent mais lui aussi mène une quête désespérée à ce sujet. Il n'y a plus que des oreilles qui s'écoutent et qui s'étonnent qu'il n'y a plus d'histoires à entendre. La vaste blague d'un monde qui se caresse le nombril en se plaignant d'être seul. Dans le silence, j'ai écris, j'ai raconté des histoires terrifiantes et fabuleuses, j'ai rencontré des mondes et des personnages fascinants qui m'ont apprit à communiquer depuis le royaume des morts, à me faire craindre des Faux Dieux et à écrire, en filigrane, dans l'univers des vivants.
Je suis le genre de nana qui n'aiment que les drogués d'art, qui se shootent lorsque le monde s'éteint en regardant la nuit étendre ses bras autour de la Lune et les spectres prendre possession du monde après avoir gobé les dernières âmes vivantes. Je fais partie des motomanes purs et durs, des vocabularistes fous qui ne cherchent pas que les rimes, des militants des maux oubliant l'argent et la renommée. L'argent n'est beau que lorsqu'il recouvre la Lune sinon il rend idiot. L'art est riche de nature, peut-être pour ça que je ne me presse pas pour finir mes romans et me pub-lier. Le mien se balade dans ses guenilles, fier de n'avoir rien troqué contre de beaux habits et qui toujours cherche les mots magiques et leurs sortilèges d'anciens mondes pour retrouver l'univers qui est mien et le sauver. Encore. Encore. Et à jamais.
Je suis le genre de nana qui cache la rengaine sinistre qui chante dans sa tête, un choeur strident de voix décharnées et faméliques en quête de raison à grignoter et de combats à déclencher. Je cache feuilles et plume dans une poche, dans l'autre poignard et épée. Tout est chromé des cendres de ma psyché et ça me galvanise de lutter au sein de mes ruines où reste les cadavres de conflits passéistes et quelques souhaits en attentes d'être exaucés ou révoqués. Mes débris portent les stigmates de victoires, de défaites, d'empires, de cachots, de toutes les choses dont je suis faite. Et merde, c'est encore ici que naissent mes plus belles histoires. Vous les lirez un jour, vous verrez. Bonjour et bienvenue, tenez-vous prêts la guerre si vil va commencer.
Je suis écrit vain, je n'ai pas d'autres vocations que de conter des histoires, en soliloque sous les loques.
Malia Rigazzo.
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[Photo : Edie Sunday]
C'est toute une histoire
De s'accommoder des pensées noires
D'écouter les voix qui sauvent
Monocordes et froides
Et les murmures des mauvais fauves
Enculés en escouade
C'est toute une histoire
D'être dans tout son être contradictoire
De croire aux chimères
D'un terrien qui se croit lunaire
Et l'envie de foutre le feu à ses heures
Secouée d'un rire moqueur
C'est toute une histoire
D'avoir un coeur qui n'aime pas
Aucune grande victoire
Le vide qui accompagne ses pas
D'aucun à pleurer
Ne savoir qu'hainer
C'est toute une histoire
D'être une étrange créature
Une plume d'errance qui sature
Qui s'agite quand tout est noir
Un monde en perdition
Fallait créer la sédition
C'est toute une histoire
D'avoir choisi les mots, d'écrire
De douter... c'est mieux, c'est pire ?
Entre exutoire et exécutoire
Je me suis mutilée
Pour des demains à rêver
C'est toute une histoire
D'être une femme animal
Indomesticable, inapprivoisable
T'façon on te regarde choir
Juste pour voir si t'as mal
Et ça ose cracher sur le diable !
Malia Rigazzo.
Texte protégé - Tous droits réservés.
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