• J'irai courir vers ma liberté

    J'irai courir vers ma liberté

    [Photo : Cell by Isidasontz]

     

    Je ne sais plus ce qui me retient à toi si ce n'est le poids des années et les chaînes qui se sont installées. Ou encore, si ce sont les barreaux de ma cage qui stoppent mon élan. Toute rouillée qu'elle est cette cage, je m'y suis laissée enfermée, j'sais plus trop comment ni plus trop quand, encore moins pourquoi. Par contre, j'sais que j'ai commencé à m'y perdre malgré ses dimensions étroites.

     

    J'y étouffe, j'y crève, j'éparpille ce qu'il reste de moi et j'me gerbe par litre. C'est presque à me demander si je ne suis pas restée bloquée sur un bad trip d'il y a quelques années. À te regarder nous détruire. À ne plus entendre ni cri, ni soupir, ni agonie. De promesses vaines en promesses non tenues. Et moi, qui suis là, éreintée d'expliquer. J'sais pas bien causer et ça m'épuise tout ça, dire, redire, te maudire.

     

    Mais tu sais, dans ma tête, j'suis déjà très loin de toi, de ce qu'on a été, de ce que nous aurions pu être si j'avais compté autant que ton nombril. Dans mon coeur, bah, tu sais bien que celui-là, il ne laisse plus personne entrer de près. Loin, loin, c'est bien ! Il n'y a que mon fils qui a su fracturer la porte. Dans mon corps par contre, tout te hurle qu'on ne te supporte plus. Ne me touche pas ! Ne me regarde pas ! Ah il respire le scélérat ! Est-ce que tu te rends comptes que je t'ai tant pardonné, moi, qui ne pardonne que vaguement, entre la mémoire et le souvenir. Tellement, tellement pardonnée...

     

    Et TOI tu rajoutes, couteau sur couteau entre mes omoplates. Entre deux, tu fourres de la patafix dans les plaies à coup de "Je suis désolé". Sauf que, je ne pardonne plus. J'accumule tout en attendant de trouver les clés de ma cage, ou à défaut de trouver la sortie secrète. J'attends ce jour, où, valises à mes pieds, je te dirai que je m'en vais, que j'arrête de m'épuiser à sauver un nous quand ton toi à décider de vivre sans mon moi. Et je sais déjà ce que tu diras, ce que tu dis toujours, entre deux larmes de crocodiles. Sauf que je n'y croirais plus et courrais vers ma liberté. Tu me l'as que trop longtemps volée.

     

    Malia Rigazzo / Texte protégé - Tous droits réservés.

     

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