• Sexplicite

    [Photo : Mikey McMichaels]

     

    Je m'en fous que ce soit dans une ruelle perdue, 

    Prends-moi comme si j'étais ingénue, 

    Je me fous de la morale et des interdits, 

    Éreinte-moi comme si tu étais en fin de vie, 

    Que l'écho de notre jouissance se réverbère

    Entre les immeubles austères, 

    Et qu'ils finissent par en rougir.

    Ravage mes "en pire".

     

    Incendie-moi !

    Brûle toutes mes voix...

    Immole-toi !

    J'suis si tendre en moi... 

     

    Sois sauvage,

    Entre l'homme et la bête, 

    Qu'enfin je perde la tête !

    Crame ma folie sans âge...

    Prends-moi, fermement, durement !

    Que j'en oublie pourquoi je me mens...

    De louve, je peux être chienne !

    Si pendant un instant tu me fais tienne...

     

    Lèche-moi !

    Mords-moi !

    Laisse ta trace sur chaque partie de moi

    Que je puisse frémir en pensant à toi.

     

    Je m'en fous que ce soit dans un lit, 

    Baise-moi jusqu'au bout de la nuit, 

    Je me fous du comment et du pourquoi, 

    Embrase-toi de la lave qui coule en moi.

    Que nos odeurs imprègnent l'air, 

    Entre la rage de l'ère 

    Et les fantasmes qu'il faut taire.

    Écrase tout ce qui m'est guerre.

     

    Incendie-toi !

    Brûle toutes mes lois...

    Immole-moi !

    J'vois la Faim en toi...

     

    Sois sans pitié, 

    Entre le maître et l'affamé.

    Qu'enfin je sache où je suis !

    Crame les règles où la raison luit...

    Enivre-toi, follement, fiévreusement !

    Que tu en oublies d'existence du temps...

    De lionne, je peux être chatte !

    Si tu veux l'empreinte du plaisir sur tes omoplates...

     

    Soumets-moi !

    Dévore-moi !

    Goûte chaque partie de moi...

    Qu'aucun ne puisse être comparable à toi.

     

    Malia Rigazzo.

    Texte protégé - Tous droits réservés.

     

    Sexplicite


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  • Si le coeur t'en dit...

    [Photo : Toan Nguyen]

     

    Viens me retrouver au-dessus des étoiles,
    Soyons fous, mettons les voiles,
    Partons rien que toi et moi, quelque part, loin,
    Proche de l'amour, dans un recoin...

    Vers l'épanouissement de notre destin,
    Comme deux gamins, main dans la main,
    Avec pour seul refrain du bonheur à n'en plus finir,
    Juste toi et moi, dans le trouble de nos nuits à nous en évanouir...

    Viens on s'en va, sans nous retourner,
    Sans nous demander les conséquences de notre acte,
    Pour l'éternité avec un peu de chance,
    Scellons-nous par un pacte...

    En moi, je ne veux que de toi,
    Allez je t'en prie, oublions ta lucidité,
    Faisons comme si nous l'avions perdu en route, juste une fois,
    Laissons ma folie nous guider, nous enivrer...

    N'aie pas peur de ce que deviendra demain,
    On n'en fera peut-être plus partie,
    Alors, vivons, rien que nous deux, sans penser au lendemain,
    Juste cette fois, ose relever le défi...

    Partons, je t'en prie, faisons-nous du bien,
    Comme ça en chemin,
    Ne me lâche pas en cours de route,
    Ne me laisse pas en plein doute...

    Viens lions-nous, juste pour le plaisir,
    Avec juste des regards qui peuvent tout dire,
    Aie foi en moi, c'est tout ce que je te veux,
    Aie foi en cet amour, prends-le en fermant les yeux...

    Savoure-le un instant,
    Ne pense pas, ressent seulement,
    Aller on s'en fout, viens je te dis,
    Laisse-moi te faire chavirer jusqu'au fond de ta vie...

    Ressens comme je t'aime,
    Faisons de notre nous une prodigieuse fête,
    Soyons juste bohèmes,
    Toi que je n'ai trouvé que dans ma tête...

     

     

    Le 27/10/2011

    Malia Rigazzo.

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    Si le coeur t'en dit...


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  • J'ai tout porté...

    [Photo : Julie de Waroquier]

     

    Je me suis portée à bout de bras, à bout de souffle, à bout d'âme, en dépression, en délire, en sang, avec l'envie de me défenestrer, avec l'envie de me jeter sous les roues d'une bagnole, avec l'envie de me taillader.

    Je t'ai portée à bout de nerfs, à bout de sentiments, à bout de désir, en supplice, en silence, en froid, avec l'envie de t'étouffer avec ton égoïsme, avec l'envie d'être la roue de ton karma, avec l'envie de te fuir.

    Il y a eu un immense trou noir (encore un) dans mon existence et j'avais besoin que tu me soutiennes. Finalement, que tu prennes ma place et nous portes. Tu as brillé par ton absence, bien sûr. C'est vrai que ton pote allait mal, pardon t'sais. T'étais pas là. T'es jamais là. Même quand tu es là, t'es pas là. J'ai alors continué à me porter, puis toi, puis notre fils, puis nos papiers, puis toutes tes exigences et toutes tes crasses. À regarder la fenêtre : Allez vole ma fille, allège ton poids et vole !

    Je suis restée là, louve blessée et dominée, accablée et enténébrée, abandonnée et humiliée, en quête d'un coin où je pourrais crever sans trop gêner, sans faire trop de vague, sans trop chambouler ta tranquille existence. Comme si je n'avais jamais existé, rayée de l'histoire de l'univers avant d'y avoir été nommée. Le chef d’œuvre de ma non-vie.

    Et par-delà ma non-existence, j'aurai sorti ma plume d'errance et j'aurai écrit. Celle-là même que je n'osais pas trop dégainer pour te cracher dessus, pour te faire vivre mille douleurs, pour te fracturer par jet d'encre. Blessure par mot. Tu ne l'aurais pas lu, pas vu, pas entendu, pas senti. Bien entendu. Tu es sourd au monde depuis qu'il n'y a que toi. Toi. Toi. Toi. Ça me fait gerber moi.

    Eh dis, tu voudrais pas me gommer encore ? Tu m'as mal effacée. Je me débats encore, je me déterre, je reprends vie. Le mécanisme de me veines redémarre, je l'entends pulser sous ma peau. Et j'suis tellement transparente que j'le vois aussi. J'arrive à m'exprimer, j'arrive à devenir lucide, j'arrive à faire l'état des lieux. Je ne suis plus lobotomisée même si toujours robotisée. Mon coeur reste mort mais il l'était déjà avant toi, alors alors... Il y a beaucoup de dégâts, forcément tu imagines. Ma maladie. Toi. Moi, puisque je suis mon plus grand fardeau. Tu paieras la douloureuse, moi pendant des années j'ai laissé des pourboires à tes représentations dans l'art de me prendre pour une conne. Une demeurée même ! Comme si j'avais eu besoin de toi pour ça...

    J'ai tout porté, j'ai tout supporté, et même surporté. J'ai tout avalé et digéré. Tes actes. Les miens. Ton absence de mots. Ma présence de maux. Ça fournit des rimes à mes mots d'estomac, tu me diras. C'est le calme dans ma tête. Entre toi et moi. Depuis... Pfiou, je ne sais même plus. Tic tac. Tic tac. Tu l'entends le temps qui s'égrène et nous annonce la fin ?

     

    Malia Rigazzo.

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    J'ai tout porté...


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  • Je n'aime que...

    [Photo : Cammy Grace]

     

    Je n'aime que les gens brisés 

    Et les ratures dans mes cahiers.

     

    Je n'aime que les cœurs éreintés

    Et les histoires au passé compliqué.

     

    Je n'aime que les mots maudits et torturés 

    Et les maux d'un présent à recomposer.

     

    Je n'aime que la nuit et son parc étoilé 

    Et les promesses que la Lune m'y a susurré.

     

    Je n'aime que les loups affamés

    Et leurs mains, sur mes hanches, agrippées.

     

    Je n'aime que les lieux abandonnés 

    Et l'impression d'y être un peu comblée.

     

    Je n'aime que les cicatrices

    Et tout ce qui se cache entre les interstices.

     

    Je n'aime que les labyrinthes noirs

    Et de m'y retrouver quand je m'égare.

     

    Je n'aime que les âmes sans stratagèmes

    Et la lumière qu'elles sèment.

     

    Je n'aime que les choses hantées

    Et tout ce qu'elles ont à raconter.

     

    Malia Rigazzo.

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    Je n'aime que...

     


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  • Tanguant sur le fil

    [Photo : Carolina Heza]

     

    J'suis qu'une petite humaine, 

    Qui de bêtises, a la tête pleine.

    Qui collectionne les fractures 

    Quand j'oublie que je n'ai pas la tête si dure.

     

    J'suis pas mauvaise, 

    Mais parfois le chaos ça pèse.

    Je me fais mal, je déconne

    Mais c'était ça ou je te cartonne.

     

    J'suis qu'une tête tiraillée, 

    J'suis qu'hume-haine, 

    J'écume mes peines

    Quand elles me laissent enrayée.

     

    J'suis pas une petite chose fragile

    Et j'suis rarement docile.

    Je mords plus souvent

    Que je n'étreins tendrement.

     

    J'suis qu'une folle d'âme, 

    Bonne et infâme, 

    Entre mes drames

    Et mes délires de pyromane. 

     

    J'suis pas une jolie poupée, 

    Je ne te dirais jamais

    "Je t'aime pour l'enfernité"

    Et j'suis même pas désolée.

     

    J'suis qu'un coeur en désacoeur,

    En désaccord avec les vaincoeurs

    Et les arnacoeurs,

    Tout ça m'écoeure. 

     

    J'suis pas une folle à lier,

    Ni une fille reliée,

    Je me faufile entre les deux files

    Tanguant sur le fil. 

     

    Malia Rigazzo.

    Texte protégé - Tous droits réservés.

     

    Tanguant sur le fil


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